Ce livre fait partie de ceux qui changent votre vision du monde ou qui corrigent ce que vous croyez savoir.
Le précédent livre m’ayant fait cet effet est « Tout sur l’économie (ou presque) ».
Avant de lire cet essai :
* Je savais que des « jobs à la con » existaient, mais je pensais que c’était un peu anecdotique
* Je croyais les « bullshit jobs » beaucoup plus répandus dans la fonction publique et les grosses administrations.
* Je ne connaissais pas suffisamment les racines historiques, religieuses de la « valeur » ou des « valeurs » que l’on accorde au travail
* Je croyais à la fable de l’efficience du capitalisme
Et bien cet essai :
* S’appuie sur des témoignages pour illustrer son propos. Mais même une foule de témoignages n’est pas une preuve. Alors justement…
* Trouve des preuves de ce qu’il avance : oui les « bullshit jobs » existent et ne se cantonnent pas au « public » (au contraire !)
* Casse le mythe dans le privé il y en a peu
* Casse le mythe d’un capitalisme efficient
* Plonge aux racines de la place, de la valeur, des valeurs que l’on associe au travail
Depuis quand associe-t-on le travail à la pénibilité ?
Qu’est-ce qui se cache derrière le fait de « vendre son temps ? »
* Catégorise de façon pertinente les genres de « bullshit jobs »
* fait le pont avec les décisions politiques
* Quelles conséquences sur les individus coincés
* et bien plus !
Alors évidemment on ne peut pas mesurer précisément le nombre de bullshit jobs car comment savoir qu’un poste apporte quelque chose à l’humanité ?
Il ouvre d’énormes pistes de réflexion :
* Pourquoi travaillons-nous ?
* Pourquoi garder les gens occupés à des tâches inutiles voir néfastes ?
Un livre indispensable alors que la voie « travailler pour consommer » nous aliène et nous conduit dans le mur.
Quelques citations
Votre emploi apporte-t-il quoi que ce soit d’important au monde ? », plus d’un tiers des personnes interrogées (37 %) ont dit être convaincues que ce n’était pas le cas (50 % ont répondu par l’affirmative et 13 % se sont déclarées indécises).
Un job à la con est une forme d’emploi rémunéré qui est si totalement inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence, bien qu’il se sente obligé, pour honorer les termes de son contrat, de faire croire qu’il n’en est rien.
En 2016, les employés de bureau américains n’auraient consacré aux activités qui constituent le cœur de leur travail que 39 % de leur temps, contre 46 % en 2015, et ce en raison d’un accroissement proportionnel du temps passé à traiter leurs e-mails (de 12 % en 2015 à 16 % en 2016), à assister à des réunions « inutiles » (de 8 % à 10 %) et à gérer la paperasse (de 9 % à 11 %).
Où et quand en est-on venu à considérer que le travail inutile était préférable à l’absence de travail ?
Le « fondement du statut social », comme le dit Harry Braverman, n’était « plus la capacité de fabriquer des choses, mais celle de les acheter
« Chaque matin, en nous levant, nous fabriquons collectivement un monde ; pourtant, lequel d’entre nous, s’il ne tenait qu’à lui, choisirait de fabriquer le monde que nous avons ? »
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